Marvel City
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New York, 21ème siècle. Vivez dans la ville de Spider-Man et Daredevil. Prenez un job, soyez un vigilant urbain ou un criminel.
 
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 Blonde comme les blés (libre)

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Marc Spector
Justicier • Métahumain • Taxi • Milliardaire • Schizo
Marc Spector


Messages : 70

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MessageSujet: Blonde comme les blés (libre)   Blonde comme les blés (libre) EmptyMer 10 Mar - 0:59

Le Croissant fertile est la région du Moyen-Orient où naquirent successivement l'agriculture puis l'écriture. La nourriture des estomacs, qui fonda le sédentarisme, et celle des cerveaux, qui lia les sociétés - juifs, égyptiens, mésopotamiens - cette région est celle qui fascina le Docteur Alraune, et rapidement sa passion fut transmise à sa fille. Et le mode de vie nomade qu'il partagea avec elle leur assura à tous deux le couvert et l'élévation de l'esprit. Le jour où le vieil Alraune mourut, quelque chose se brisa dans le cycle de vie que Marlène avait appris à connaître. Il était naturel de perdre son père. Le perdre pour une querelle de jeunes coqs ambitieux, et perdre dans la foulée celui des coquelets qui semblait le plus proche d'être l'amour de sa vie, ce fut trop pour l'accepter et continuer comme si de rien n'était. Après avoir enterré son père près de la Libye, elle avait pris le premier vol pour JFK et postulé au muséum de Manhattan dans la section histoire ancienne. Les fouilles et les cadavres, c'en était fini pour elle. Cela lui rappelait trop le corps de son géniteur qui gisait là-bas sous un tertre sablonneux. Désormais, elle faisait office de vulgarisatrice en culture antique. Elle était revenue au schéma classique de la civilisation, quittant son Europe natale pour s'installer dans la cité de l'homme qui aurait pu être son fiancé ; nommément, moi. Marc Spector. Et cette histoire empreinte de traditions antédiluviennes aurait pu être la mienne. Vous le savez, je n'existe plus. Mais d'où je suis, je vois très distinctement Marlène mener la vie qu'elle a choisi après la mort des deux hommes qu'elle avait aimés, l'un brièvement, l'autre depuis l'enfance.

Moon Knight, le légionnaire lunaire envoyé par Khonshu dans ce corps qui fut le mien, est tout à fait le genre de héros que j'aurais tout fait pour ne pas imiter. Il n'a aucune discrétion, une mission aux objectifs inatteignables qu'il a accepté par une foi mystique qui m'est étrangère en un dieu dont je ne me suis jamais soucié, pas plus que de la juste vengeance qu'il prétend incarner. En revanche, c'est un être combattif, et je ne peux qu'apprécier ce trait en commun. Son symbole, le croissant de lune, est trompeur pour les malfrats ; l'imaginaire fertile de l'humain rend cette forme très évocatrice, néanmoins, et bien que les lames en arc de cercle soient une arme redoutable, ce n'est qu'à la pleine lune que ce grand malade est au paroxysme de ses pouvoirs. Le corps et l'esprit qu'il partage avec Lockley, Grant et occasionnellement le fourbe Ronin - qui n'est pas sans rappeler mes côtés les moins avoués, surtout depuis Marlène - perturbe toutes prévisions possibles, sans parler d'un plan structuré à moyen terme. Il se contente de suivre les signes et les appels de la déité du pays de Kemet.

Aussi, lorsque Lockley, le chauffeur de taxi, apprit qu'une exposition sur l'Egypte antique avait lieu au musée, ce ne fut pas lui mais Steven Grant qui se rendit sur place pour découvrir ce qu'il se tramait. Jake Lockley comme le riche investisseur Steven Grant savaient que les richesses de la ville étaient aux mains des chefs de gangs. Et plus grosse la pomme, plus gros les pépins. Ce que les barons du crime tiraient comme ficelle, c'était principalement pour mettre en scène leurs propres arnaques à l'assurance, tout en obtenant eux-mêmes les bénéfices de revente des vols frauduleux. Ils ignoraient encore tous deux qui détenait les meilleures parts concernant le musée, mais une intuition leur disait que la personne en question n'allait pas tarder à agir. Lorsque Grant descendit de sa limousine, il referma son manteau sur son corps athlétique, dissimulant le blanc de son costume trois-pièces, ne laissant qu'une silhouette sombre dans la nuit. Il monta à la hâte les larges escaliers pavés du centre d'expositions antiques. Son parfum était musqué et viril, avec une pointe fruitée qui se répandait dans le vent léger des alentours du parc. Ses chaussures italiennes à fins lacets gravirent les degrés du vaste édifice vers une petite entrée en marge des portes principales. Une petite sonnette indiquait le nom du conservateur, temporairement remplacé par mademoiselle Alraune durant un séjour à Paris. M. Grant étira ses lèvres. S'il avait eu un public pour ce sourire, il eut été ravageur. Mais il dut se contenter de recoiffer deux ou trois méches déplacées par la bise fraîche. On lui ouvrit enfin, et un air bien plus sérieux l'avait gagné, une apparence qu'on connaissait peu au playboy récemment débarqué à Manhattan.

"Je peux vous aider ?"

Sa voix était endormie, fatiguée. Elle était magnifique, comme toujours. Un chemisier de lin blanc couvrait sa gorge pâle, sans bijoux. Elle avait passé un châle, et la main qu'elle avait derrière le dos suggérait qu'elle était plus prête à recevoir qu'elle ne voulait laisser paraître. Ses boucles blondes irisaient quelque peu, sous les étranges lumières du bureau. Ses yeux bleus avaient l'éclat et les nuances du diamant. Les projecteurs les rendaient presque transparents. Cette fois, Grant fut bien incapable de faire disparaître le sourire appréciateur. Etait-ce la première fois ? La réaction de Marlène ne put que me rassurer sur le sujet.

"Marc ?!"

Du moins, temporairement. Vu comment ce beau parleur ne se gêna pas pour répondre à sa manière.

"Marc n'est plus là. Il n'y a plus que... nous. Steven Grant, j'habite au manoir Grant de New York. Je dois dire que je ne vous avais jamais vue en personne, et cette vision rappellerait ce que c'est que de passer à côté du paradis."

Bien sûr, Marlène savait que j'étais décédé, mais mon corps ayant disparu, il lui avait été possible de croire un instant que je me tenais en face d'elle dans cette chemise à nœud papillon. Elle écouta à peine ce que l'autre s'évertua à lui débiter, tout ce qu'il lui fallait c'était du temps pour se remettre de sa fausse joie. Elle ne connaissait certes pas l'homme riche, mais cela n'allait pas tarder et il semblait prêt à profiter de sa faiblesse. N'ai-je pas parlé de notre tendance commune à l'obstination ? Et bien, elle existe. Du moins, existait, en ce qui me concerne. Choquée, l'ancienne archéologue n'avait saisi que Steven Grant et Paradis. Cela me fit plaisir et me peina de constater qu'elle n'avait pas surmonté ma mort brutale.

"Mon dieu."

"Appelez-moi simplement Steve. Je suis venu voir ce qu'il en était de l'expo. Disons que j'ai manqué le vernissage, et dans mes cercles, une séance de rattrapage serait des plus utiles. Tout ça vient de Karnak, n'est-ce pas ?"

Cette familiarité a quelque chose de dérangeant.

"Pas seulement. "

Marlène ne savait pas qui il était, mais elle avait compris qui il n'était pas ; surtout, l'argent qu'il agita lui rappela combien cela lui démangeait de voyager, de retrouver des territoires qui ont nourri son expérience avec son père. Faute de fonds, New York faisait l'affaire, et lui aurait permis de reprendre contact avec moi, et ainsi mieux comprendre qui j'avais été. Après tout, j'étais aussi mystérieux que tout sarcophage vide physiquement et métaphoriquement. Suite à la disparition de mon corps, voilà qu'elle le retrouvait en la personne de l'arrogant Steven Grant. Néanmoins, le dédain qu'elle afficha tout en prenant l'argent à regret fut interprété fort différemment par l'imposteur qui profitait de mes rentes. Il y voyait un défi, ainsi qu'une personne faible et potentiellement dépendante.

"Mademoiselle... Alraune, exact ? Voir vos lèvres papilonner tout en me donnant ces cours de rattrapage sera pour moi un plaisir incommensurable, qui tient aussi bien de l'utile que de l'agréable. Allez, un petit sourire ?"

Tournant le dos pour attraper son trousseau, la jeune guide en histoire ancienne dissimula un rictus peu prometteur, avant de le changer en sourire de façade pour mériter ses quelques deniers. L'homme riche ignora la Rolex à son poignet pour consulter l'heure sur son Blackberry. Un tic d'impatience eut été peu élégant, mais c'est ce genre de rudesses qui plaisait à la jeune femme distinguée lorsque je l'ai rencontrée. Elle-même avait quelques petites bizarreries du comportement, comme de se mordre la lèvre inférieure lorsqu'elle était intriguée. Sous ma forme éthérée, je ne craignais qu'une chose, de voir apparître le bout de ses incisives sur la pulpe de sa bouche. Rationnellement cela ne pouvait arriver ; mais ces m'as-tu-vus finissent toujours par montrer assez de mystère pour plaire et attirer le pauvre peuple sur leur terrain.

"Laissez tomber, je fais ça pour l'amour de l'art."

Elle compta les billets qu'il lui donna avec un sourire, pour son dédommagement. Loin de sourire à son tour, elle eut un pincement en sachant combien elle était loin de pouvoir envoyer autant d'argent dans ces voyages qui étaient véritablement sa vie. Elle était encore trop faible pour la vivre pleinement sans feu son père, aussi devait-elle vivre une toute autre aventure dans la Grosse Pomme. Elle s'imagina un instant à combien aurait pu être mise à prix là tête de Grant, qui, vu combien il semblait agaçant, pouvait valoir une petite fortune. Elle n'était pas elle-même sans talents, et tuer n'est pas bien difficile quand on a appris en grandissant à manipuler toute arme de poing que l'humanité ait pu imaginer et fabriquer jusqu'à ce jour. Sans doute cette fascination pour les hommes dangereux, qui se révéla de conséquences tragique dans sa vie jusqu'à présent, venait de cet attrait pour le potentiel humain à donner et considérer la mort avec autant de manières différentes. Tandis que Steven Grant scrutait et évaluait les objets, en se faisant conduire hors du petit bureau de garde et vers les couloirs déserts du musée, la conservatrice honoraire démontra son attitude élégante et propre à déclencher l'admiration du genre masculin. Sa démarche chaloupée précédait celle, peu remarquable, d'un dandy nouveau-riche de dernier ordre qui venait en apparence pour assouvir un caprice. N'oublions pas qu'en vérité, il est lié à Khonshu par ma mort plus que je n'ai été de ce dieu obscur dans toute ma vie. L'arrivée en ville de cette exhibition collectée au Moyen-Orient l'avait conduit à rechercher tout artefact lié au dieu lunaire, et également prévenir à toute injustice fomentée aux dépends du patrimoine de l'humanité. Ainsi, viendrait le vrai serviteur du dieu vengeur, Moon Knight, afin de faire valoir justice ou vengeance. Malgré ses airs arrogants, avouons que M. Grant tâche de faire prévaloir notre morale, en évitant la sanglante vengeance du dieu de la lune. Mieux vaut prévenir que guérir, et une vague intuition qu'il avait peut-être complètement inventée lui disait que si méfait il y avait, il aurait lieu très bientôt.

"Comme je vous disais, la majorité de l'exposition vient de Karnak, Egypte. Nous bénéficions des meilleures ressources sur Amon, le créateur, Mout, la mère, et Khonshu, le voyageur."

Grant haussa les sourcils. Cette association de termes avec Khonshu le surprenait, et surtout il commença à saisir pourquoi j'avais été l'élu du dieu de juste conseil. Ou alors, il finirait par se dire qu'il avait choisi ma peau qui traînait là, comme Mout arborait la dépouille du vautour. Lorsqu'ils arrivèrent à la partie de l'exposition qui avait été "perdue et retrouvée, et on ne sait donc pas d'où elles viennent à l'origine. Ces tablettes sont d'une valeur inestimables, car si on avait pu déterminer leur lieu d'origine, on saurait à quel endroit l'écriture est apparue plus tôt encore qu'on ne l'avait imaginé. D'ailleurs, très peu d'experts savent en déchiffrer les termes. Nous avons un conférencier qui s'apprête à faire une conférence demain même..."
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